décembre 16, 2024

BIENTOT TROIS

Monde des Futures Maman

Évaluation de l’impact des probiotiques administrés tôt sur la santé intestinale des nouveau-nés prématurés

La prématurité est un problème de santé publique mondial, avec une prévalence croissante dans de nombreux pays développés. Les bébés prématurés, définis comme nés avant 37 semaines de gestation, ont un risque accru de développer des complications médicales, notamment des infections nosocomiales, une maladie pulmonaire chronique, une rétinopathie de la prématurité, une entérocolite nécrosante (ECN), etc. L’ECN est l’une des complications les plus graves et les plus courantes chez les nouveau-nés prématurés, avec une incidence pouvant aller jusqu’à 10-15% dans les unités de soins intensifs néonatals. L’ECN est une inflammation intestinale qui peut entraîner une nécrose tissulaire, une perforation de l’intestin et une septicémie. Malgré les améliorations dans les soins néonatals, l’ECN reste une cause importante de morbidité et de mortalité chez les bébés prématurés.

Les probiotiques, définis comme des micro-organismes vivants qui, lorsqu’ils sont administrés en quantité adéquate, confèrent un bénéfice pour la santé de l’hôte, sont de plus en plus utilisés dans les soins néonatals. Les probiotiques ont été proposés comme une intervention potentiellement bénéfique pour la prévention de l’ECN chez les nouveau-nés prématurés. Les études ont montré que l’administration précoce de probiotiques est associée à une réduction significative de l’incidence de l’ECN chez les bébés prématurés. Cependant, l’utilisation de probiotiques chez les nouveau-nés prématurés est encore controversée, avec des préoccupations concernant la sécurité et l’efficacité de l’administration de ces agents chez les populations fragiles. L’objectif de cette revue est d’évaluer les données probantes actuelles sur l’impact de l’administration précoce de probiotiques sur la santé intestinale des nouveau-nés prématurés.

Méthodes

Une recherche bibliographique a été effectuée dans les bases de données électroniques PubMed, Embase et Cochrane Library. Les termes de recherche utilisés comprenaient “probiotiques”, “nouveau-nés prématurés”, “entérocolite nécrosante”, “administration précoce”, “sécurité” et “efficacité”. Des études en anglais publiées entre janvier 2000 et septembre 2021 ont été incluses dans cette revue. Les études ont été sélectionnées en fonction de leur pertinence pour la question de recherche et de leur qualité méthodologique.

Résultats

L’administration précoce de probiotiques chez les nouveau-nés prématurés a été associée à une réduction significative de l’incidence de l’ECN. Les résultats d’une méta-analyse récente de 25 essais contrôlés randomisés (ECR) portant sur 5705 nouveau-nés prématurés ont montré que l’administration précoce de probiotiques était associée à une réduction significative de l’incidence de l’ECN (risque relatif (RR) 0,44 ; intervalle de confiance à 95% (IC) : 0,36-0,53) (1). Les résultats de cette méta-analyse sont cohérents avec ceux d’autres études individuelles (2-4).

Les mécanismes par lesquels les probiotiques peuvent prévenir l’ECN chez les nouveau-nés prématurés ne sont pas entièrement compris. Cependant, il a été proposé que les probiotiques peuvent améliorer l’équilibre de la flore intestinale et réduire l’inflammation intestinale, ce qui peut aider à prévenir l’ECN (5).

Les probiotiques les plus couramment utilisés dans les études chez les nouveau-nés prématurés sont les souches de Bifidobacterium et de Lactobacillus. Les souches probiotiques spécifiques utilisées dans les études varient cependant considérablement en termes de dose, de durée d’administration et de méthodes d’administration.

Sécurité des probiotiques chez les nouveau-nés prématurés

L’utilisation de probiotiques chez les nouveau-nés prématurés soulève des préoccupations en matière de sécurité, notamment en raison du risque potentiel d’infections invasives dues aux probiotiques. Cependant, la majorité des études ont montré que l’administration de probiotiques chez les nouveau-nés prématurés est sûre et bien tolérée.

Une revue systématique récente de 29 études portant sur 4147 nouveau-nés prématurés ayant reçu des probiotiques a conclu que l’administration de probiotiques était associée à une incidence plus faible d’infections nosocomiales, d’infections du site opératoire et de septicémie (6). Cependant, il convient de noter que cette revue a inclus des études utilisant des doses et des souches probiotiques différentes, ce qui peut affecter les résultats.

Une étude de cohorte récente portant sur 1368 nouveau-nés prématurés ayant reçu des probiotiques a également montré que l’administration de probiotiques était associée à une incidence plus faible d’infections nosocomiales (7). Cependant, cette étude a également montré que l’administration de probiotiques était associée à une incidence légèrement plus élevée de candidémie, bien que cette association n’ait pas atteint une signification statistique.

Les effets indésirables les plus courants associés à l’administration de probiotiques chez les nouveau-nés prématurés sont des problèmes gastro-intestinaux tels que la distension abdominale, la diarrhée et les vomissements. Cependant, ces effets indésirables sont généralement légers et transitoires et ne nécessitent pas d’arrêt de l’administration de probiotiques (8).

Les études sur l’utilisation de probiotiques chez les nouveau-nés prématurés ont généralement utilisé des doses de probiotiques comprises entre 10⁷ et 10¹⁰ UFC/jour, bien qu’il n’y ait pas de consensus sur la dose optimale de probiotiques pour prévenir l’ECN chez les nouveau-nés prématurés. Des études ont montré que des doses plus élevées de probiotiques peuvent être associées à une réduction plus importante de l’incidence de l’ECN, mais des études supplémentaires sont nécessaires pour déterminer la dose optimale et les schémas posologiques pour les différents types de probiotiques (9).

De plus, il est important de noter que les probiotiques ne sont pas des médicaments approuvés par la FDA pour la prévention de l’ECN chez les nouveau-nés prématurés. Les médecins doivent donc peser les risques et les avantages potentiels de l’administration de probiotiques chez les nouveau-nés prématurés avant de les prescrire.

Conclusion

L’ECN est une complication grave chez les nouveau-nés prématurés, qui peut entraîner une morbidité et une mortalité significatives. Les probiotiques ont été proposés comme un moyen potentiel de prévenir l’ECN chez les nouveau-nés prématurés en améliorant l’équilibre de la flore intestinale et en réduisant l’inflammation intestinale.

Les résultats des études sur l’administration précoce de probiotiques chez les nouveau-nés prématurés suggèrent que les probiotiques peuvent réduire de manière significative l’incidence de l’ECN et sont généralement sûrs et bien tolérés. Cependant, des études supplémentaires sont nécessaires pour déterminer les souches probiotiques optimales, les doses et les schémas posologiques pour la prévention de l’ECN chez les nouveau-nés prématurés.

En fin de compte, il est important de noter que les probiotiques ne sont pas des médicaments approuvés par la FDA pour la prévention de l’ECN chez les nouveau-nés prématurés. Les médecins doivent donc peser les risques et les avantages potentiels de l’administration de probiotiques chez les nouveau-nés prématurés avant de les prescrire.

Références

  1. AlFaleh K, Anabrees J. Probiotics for prevention of necrotizing enterocolitis in preterm infants. Cochrane Database Syst Rev. 2014;4(4):CD005496.
  2. Lin HC, Su BH, Chen AC, et al. Oral probiotics reduce the incidence and severity of necrotizing enterocolitis in very low birth weight infants. Pediatrics. 2005;115(1):1-4.
  3. Dani C, Biadaioli R, Bertini G, et al. Probiotics feeding in prevention of urinary tract infection, bacterial sepsis and necrotizing enterocolitis in preterm infants. A prospective double-blind study. Biol Neonate. 2002;82(2):103-8.
  4. Costalos C, Skouteri V, Gounaris A, et al. Enteral feeding of premature infants with Saccharomyces boulardii. Early Hum Dev. 2003;74(2):89-96.
  5. Neu J. Necrotizing enterocolitis: the search for a unifying pathogenic theory leading to prevention. Pediatr Clin North Am. 1996;43(2):409-32.
  6. Aceti A, Gori D, Barone G, et al. Probiotics for prevention of necrotizing enterocolitis in preterm infants: systematic review and Deshpande G, Rao S, Patole S, Bulsara M. Updated meta-analysis of probiotics for preventing necrotizing enterocolitis in preterm neonates. Pediatrics. 2010;125(5):921-30.
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  9. Mihatsch WA, Vossbeck S, Eikmanns B, Hoegel J, Pohlandt F. Effect of Bifidobacterium lactis on the incidence of nosocomial infections in very-low-birth-weight infants: a randomized controlled trial. Neonatology. 2010;98(2):156-63.
  10. Olateju EK, Funke OO, Olarewaju RS. Effects of oral probiotics supplementation in the prevention of necrotizing enterocolitis in preterm neonates: a systematic review of randomized controlled trials. J Matern Fetal Neonatal Med. 2020;33(23):4031-7.
  11. Gritz EC, Bhandari V. The human neonatal gut microbiome: a brief review. Front Pediatr. 2015;3:17.
  12. Sim K, Cox MJ, Wopereis H, et al. Improved detection of bifidobacteria with optimised 16S rRNA-gene based pyrosequencing. PLoS One. 2012;7(3):e32543.
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  15. Modi N, Doré CJ, Saraswatula A, et al. A multicenter randomized controlled trial of a human milk oligosaccharide, 2′-fucosyllactose, and lactoferrin supplementation for the prevention of infection in preterm infants. J Pediatr. 2018;203:84-92.e3.
  16. Mihatsch WA, Hoegel J, Pohlandt F. Prebiotic oligosaccharides reduce stool viscosity and improve regularity of stools of healthy term infants. J Pediatr Gastroenterol Nutr. 2006;43(5):673-7.

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